Coming Out

….ou le secret de la véritable thérapie de conversion !

Le « coming out » n’est pas un événement ponctuel, mais un long processus qui démarre par l’extérieur pour se continuer par l’intérieur. C’est un processus d’acceptation où l’on passe progressivement de l’acceptation de soi, pour aller vers l’amour de soi, pour enfin aboutir à la gratitude d’être ce que l’on est. Le fil conducteur tout au long de ce voyage c’est se poser la question: « Où suis-je encore homophobe ? »… jusqu’à ce que l’on puisse se dire tranquillement un jour que pour rien au monde on voudrait ne plus être gay ! C’est-à-dire, avoir l’intime conviction qu’être gay est LA chance de ma vie… d’un point de vue spirituel.

L’extérieur, c’est quoi ?

C’est oser être gay et le dire. C’est quitter le déni, la honte, la double vie. C’est passer de l’affirmation de soi à l’estime de soi. Et au début il n’est pas anormal que cette affirmation soit un peu revendicative, tant c’est déjà un dépassement, surtout si le contexte extérieur n’est pas « gay friendly ». A qui le dit on ? A tous ceux avec qui on a plus envie de se cacher. En premier lieu les amis et la famille.

Au sein de la famille le coming out aux parents est un moment particulier. D’un point de vue spirituel, il faut bien comprendre ce qui se joue. Les parents ont structuré par leurs comportements issus de leur histoire, une partie de notre personnalité. A ce titre, indépendamment de notre orientation sexuelle, nous avons tous des griefs plus ou moins conscients sur ce « legs ». Alors si en plus, nous ne sommes pas convaincus de leur « enthousiasme » à l’annonce de notre homosexualité… le danger est d’autant plus grand.

Si nous nous plaçons du point de vue des parents, quelles peuvent être leurs vraies peurs à cette annonce ? De mal avoir fait leur « travail » de parents, puisque nous ne sommes pas « normaux » et que l’on (des tiers) puisse leur reprocher… pour le reste de leur vie. Que nous soyons malheureux tout le reste de notre vie (parce « qu’anormal ») et que nous puissions ensuite le leur reprocher tout le reste de leur vie. Et pour ceux qui ont été élevés dans une foi religieuse, qu’ils soient « maudits » parce que nous le sommes, et que leur Dieu puisse le leur reprocher… jusqu’à la fin des temps !

Sur ces bases, un coming out « réussi » vise plus à les rassurer sur ces trois points, qu’à simplement revendiquer notre droit à la différence. En clair, leur dire qu’ils ont le droit de ne pas comprendre, mais que nous leur laissons le temps et que quoi qu’il arrive nous les aimons tels qu’ils sont. Cela dit, le résultat n’est jamais « garanti » et il faut être donc prêt à accepter le risque d’une période plus ou moins longue d’éloignement, voire de tensions.


L’interieur c’est quoi ?

Le coming out « extérieur » nous a permis d’assumer notre différence et de pouvoir construire une (plus ou moins) bonne estime de soi à travers notre propre dosage de réussites matérielles, affectives et sociales. Mais à un moment, cela ne suffit pas et on a envie de mieux : de réussir notre vie et pas uniquement de réussir dans la vie. Et être gay est peut-être un facteur accélérateur parce que certains paramètres ne sont pas exactement les mêmes que pour les « hétéros », par exemple les enfants.


Pour se fixer de nouveaux objectifs, il est logique de d’abord commencer par faire le point sur les anciens et de procéder à une analyse « coûts/bénéfices », en clair d’essayer d’identifier ce que nous aimerions faire évoluer. Et là, être gay commence à devenir une chance parce que nous pouvons au moins nous poser une question claire : « Suis-je convaincu qu’être gay est LA chance de ma vie ? » ; le corolaire étant : « Où suis-je encore homophobe » et/ou « comment je mets en œuvre concrètement cette chance? »

C’est la où nous pouvons commencer par « revisiter » nos coming out et en particulier celui avec les parents : avons-nous vraiment trouvé la première fois les mots qui apaisent et pas uniquement qui disent ? Mais pour apaiser il faut être en paix soi-même… avec soi-même !

C’est là où nous pouvons voir que l’important du coming out n’est pas tant ce que l’on dit, mais comment on le dit ; et ce « comment » résulte d’un état de paix intérieure qui demande une certaine maturité. Il est donc normal que le premier coming out soit imparfait, et il est donc normal, non pas de le recommencer (l’effet de surprise est passé !), mais d’y retourner différemment.

L’état d’être c’est : ne plus vouloir « convaincre » mais aimer l’autre, y compris dans son incapacité à nous accepter totalement tel que l’on est… Mais qui sur terre est capable d’accepter l’autre inconditionnellement ? Il est donc logique que nous témoignons en premier de notre amour inconditionnel… parce que dans la vie spirituelle c’est toujours celui qui dit qui fait le premier !

Quel intérêt ? Mieux s’aimer allège notre vie : c’est mieux vivre. Et cela permet aussi de mieux vivre avec les autres, tous les autres (conjoint, famille, amis, collègues…) parce que l’on ne peut pas aimer les autres plus que soit même. L’amour premier, celui qui donne le « la », celui ou l’on ne peut pas tricher, se raconter d’histoire, c’est l’amour pour soi. Et c’est la tout l’objet d’une démarche spirituelle, quelle qu’elle soit.

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